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Dans un contexte de raréfaction des investissements directs vers nos pays, de faiblesse du secteur privé industriel local et de nécessité de réaliser des investissements structurant et de gérer efficacement les participations et autres actifs de l’Etat, le Président de la République a décidé de mettre en place un Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (Le « Fonsis »), à l’instar de certains pays émergents tels que Singapore, la Malaisie, la Corée du Sud, ayant connu un essor économique sans précèdent.
D’habitude ce sont les pays pétroliers (Emirats Arabes Unis, Norvège, Kuwait, Qatar, maintenant l’Angola, le Nigeria et le Gabon etc.) qui créent des fonds souverains pour préparer leurs économies à une éventuelle chute des cours du pétrole pour que les générations futures puissent avoir une manne financière importante pour faire face aux chocs futurs.
N’ayant pas de revenus pétroliers et n’ayant que peu de revenus miniers, le gouvernement a décidé de transférer des actifs de l’Etat vers le Fonsis et lui allouer du cash pour qu’avec ces actifs et ce cash, il puisse lever des fonds supplémentaires par effet de levier et investir dans l’économie réelle et créer des sociétés sénégalaises phares dans certains secteurs pour pouvoir attirer les talents locaux et la diaspora tout en créant de la richesse pour l’Etat-actionnaire et les générations futures.
Le Fonsis investit essentiellement sous forme de fonds propres aux cotés des privés nationaux et étrangers (surtout les autres fonds souverains et des partenaires stratégiques experts dans leurs secteurs d’activités).
En promulguant la loi 2012-34 du 27 décembre 2012 autorisant la création du Fonsis avec un capital de 500 milliards de F CFA (qui sera libéré sur plusieurs années), le Président de la République concrétise ainsi un engagement du programme Yoonu Yokkute.
Les orientations stratégiques du Fonsis
Industries ciblées
Se focaliser sur les secteurs qui emploient beaucoup de monde, en particulier les jeunes (par exemple toute la chaine de l’agro-industrie, le tourisme / hôtellerie, le textile, l’immobilier et la construction etc.) et aussi dans des secteurs stratégiques et structurant tels que l’énergie, les mines et les infrastructures.
Constitution du Fonsis
Il est crucial d’avoir un management et un Conseil d’Administration très compétents pour rapidement pouvoir structurer, exécuter les projets et attirer des partenaires locaux / internationaux crédibles afin de lever le financement supplémentaire en fonds propres et en dette nécessaire.
Le Management doit être très motivé et rémunéré selon les meilleurs standards en la matière (en tenant compte de nos réalités) avec une rémunération variable selon la performance. Le DG, les administrateurs et le management devront avoir un certain profile, expérience avérée et jouir d’une bonne moralité.
Le Fonsis, nouvelle tutelle de certaines entreprises d’Etat, va s’assurer qu’elles adhèrent aux meilleurs principes de gestion et de gouvernance et va mieux défendre les intérêts de l’Etat car nommera aux conseils d’administration des sociétés ciblées que des administrateurs experts.
Réserves financières pour générations futures
Monsieur le Président de la République a insisté sur la nécessité de ne pas toucher aux réserves durant les 10 premières années mais de s’assurer que les gouvernements futurs ne pourront pas dilapider les réserves constituées qui ne seront utilisées qu’en cas de force majeure.
Retombées socio-économiques
Si les 500 milliards en fonds propres sont efficacement déployés dans notre économie durant les 5-7 prochaines années, et en supposant que le Fonsis détiendra en moyenne 50% du capital des projets, et que ces projets se financent 50% en dette et 50% en fonds propres, ces 500 milliards équivaudraient à 2.000 milliards d’investissements.
En moyenne si chaque milliard en investissements créait 100 emplois directs, ce fonds pourrait permettre la création de plus de 200.000 nouveaux emplois directs et au moins 200.000 emplois indirects, soit 400,000 emplois.
En plus des emplois créés, il y a l’effet multiplicateur dans l’économie, les revenus fiscaux et douaniers additionnels pour l’Etat s’élevant à plusieurs centaines de milliards (tva, impôts sur le bénéfice des nouvelles sociétés, l’impôt que vont payer ces nouveaux salariés, les taxes douanières etc.), les économies en devises et une meilleure balance commerciale.