Industrie et mines: les ressources du renouveau

Industrie et mines: les ressources du renouveau

La cartographie industrielle dessinée par le Président Macky Sall en 2012 laisse apparaître un renouveau productif à tous les niveaux. Les performances économiques qui classent le Sénégal dans la posture d’émergence portent l’empreinte d’un secteur secondaire en pleine mutation. Les réformes entreprises et portées par le nouveau code minier adopté en 2016 ont introduit une nouvelle dynamique partenariale avec les investisseurs privés et un renforcement du potentiel d’intervention de la petite industrie locale. Il s’y ajoute l’option de la généralisation des parcs industriels dont Diamniadio est le prototype ; la réhabilitation et l’extension des domaines industriels existants pour créer les conditions d’une compétitivité industrielle ; et la création de nouveaux domaines régionaux.

Aujourd’hui, avec la réalisation du Parc Industriel de  Diamniadio et ultérieurement des deux (2) autres parcs prévus par le PSE, la mise en oeuvre des Agropoles, la consolidation des ICS, la relance de certaines Industries de la branche textile à l’instar de celle réalisée avec la NSTS, le secteur de l’Industrie devrait conforter sa contribution à la formation du PIB avec des retombées positives sur l’emploi, pour les prochaines années. Mieux, dans le sous-secteur des mines, le renforcement progressif de la production de Sabodala Gold Operations (SGO) et la mise en exploitation prochaine des projets de WATIC, MAKO et SORED MINES devraient permettre d’atteindre progressivement l’objectif de 17 tonnes fixé par le PSE à l’horizon 2020. Il en est de même pour les phosphates dont l’objectif fixé à 2,5 millions de tonnes devrait être atteint avec en particulier la pleine capacité des ICS (1800 000 t) et la montée en puissance de la SOMIVA (1200 000 t).

Plateforme de Diamniadio : l’industrialisation intégrée 

Ce projet qui figure parmi les projets prioritaires du Plan Sénégal Emergent (PSE) relève du Ministère de l’Industrie et des Mines et figure sur la 1ère vague des projets. L’APROSI, en qualité de Maître d’ouvrage délégué, a entamé depuis le mois de mai 2015, la construction de la première phase de la plateforme industrielle intégrée de Diamniadio (P2ID) sur 13 hectares. A ce jour, les infrastructures de la 1ère phase sont déjà réalisées avec quatre (4) hangars industriels de 3658 m2 et trois de 7920 m2, un bâtiment administratif de cinq (05) étages sur 4910 m2 d’emprise, ainsi que les différentes voiries et les réseaux divers.

Aujourd’hui, avec le projet de décret portant admission du P2ID au régime des lois ZES, toutes les conditions d’implantation des entreprises du P2ID se trouvent désormais réunies. A cet effet, la deuxième phase des travaux portant sur une superficie de 60ha devra bientôt être lancée dans le cadre d’un Partenariat Public Privé après la signature d’un Accord Conjoint de Développement entre le FONSIS, l’APROSI et le MAF (Mauritius Africa FUND). Le coût estimatif de la phase 2 est de 60 milliards CFA. Elle sera effective en 2017 et les travaux porteront sur :

  • 9 bâtiments de type A de 7.920 m2 ;

  • 8 bâtiments intermédiaires de 6.000 m2 ;

  • 2 bâtiments de type B de 3.000 m2 ;

  • des immeubles à usage d’habitation et de bureaux

  • des infrastructures de voiries et réseaux divers ;

  • des infrastructures sportives ;

  • la construction d’une centrale électrique de 15MW.

Par ailleurs, il est attendu un financement chinois pour la réalisation du projet Parcs industriels du PSE.

Industries Chimiques du Sénégal (ICS) : les propriétés du redressement

En 2012, le Président Macky Sall, a trouvé les ICS dans une situation de quasi-arrêt avec une forte décélération de l’activité, des installations vétustes, une dégradation de la situation financière ayant engendré des pertes cumulées qui ont absorbé la totalité du capital de 94 milliards FCFA. Face à cette situation, d’importantes actions ont été entreprises en vue de la relance de ce fleuron de l’Industrie.

Ainsi, un accord a été trouvé le 19 août 2014 avec le groupe INDORAMA qui s’est engagé dans un programme de réhabilitation de 225 millions $ avec un versement immédiat de 50 milliards F CFA à titre de capital. A ce jour, le pari de la relance a été gagné.

Outre la réhabilitation complète des installations y compris la ligne de chemin de fer et les wagons, la Société a réalisé des investissements majeurs avec la construction d’une centrale à charbon de 20 MW couvrant largement ses besoins (12 MW). La nouvelle centrale a été inaugurée par le Président Macky Sall, le 16 janvier 2017. La société envisage la construction d’une nouvelle usine d’engrais de 250 000 tonnes soit un doublement de ses capacités.

Le résultat d’exercice, bénéficiaire en 2015 de 3,5 milliards, a enregistré une nette amélioration en 2016 en se consolidant à 7,1 milliards avec des perspectives meilleures pour 2017. A la fin de l’année 2016, les ICS ont franchi le cap de 1 500 000 T de production de phosphate et 361 000 T d’acide phosphorique. A ce rythme, l’année 2017 devrait consacrer le retour à la pleine capacité de 1 800 000 T de phosphate et de 600 000 tonnes d’acide phosphorique. Les emplois ont été consolidés avec 1950 agents.

Nouvelle Société de Textile de Thiès (NST) : le redémarrage

Grâce au soutien de l’Etat, du FONSIS et de la BNDE pour un montant de 594 000 000 FCFA l’activité a redémarré. A ce jour, 350 tonnes de coton ont été traitées avec un objectif de 2 000 tonnes en 2017 par la société qui emploie 160 personnes. Cette phase de relance sera consolidée par une deuxième phase avec l’objectif d’un redressement durable de la Société.

Domaine industriel de Diamniadio

  • 110 entreprises ont déjà fait une manifestation d’intérêt ; 

  • 16 entreprises en production,

  • 11 entreprises en chantier ainsi que plus de 100 demandes en attente de terrains pour 116 ha. 

Cette consolidation a permis la création de plus de 2.000 emplois permanents.

Domaine industriel de Kaolack : le nouveau départ

C’est un partenariat d’actions visant la vulgarisation et la promotion des PME/PMI au niveau de la région de Kaolack qui a été initié à travers la mise en place d’un Comité Provisoire de Gestion chargé de la mise en oeuvre des objectifs visés par leur collaboration. Coprésidé par le Président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Kaolack (CCIAK) et le Directeur général de l’Agence d’Aménagement et de Promotion des Sites Industriels (APROSI), ce comité de gestion est chargé de la définition des axes stratégiques. A cet effet, un comité technique d’exécution et de contrôle technique a été créé.

Domaine industriel de Sédhiou : Une innovation au Sud

A la suite du Conseil Interministériel de Sédhiou, sous l’instigation du ministère de l’Industrie et des Mines, l’APROSI s’est engagée à la mise en place d’une zone industrielle dans la commune de Sédhiou. D’ores et déjà, un hangar industriel de 500 m2 pouvant accueillir des micros entreprises est fonctionnel. Il constitue un des premiers actes de la future zone industrielle que l’APROSI et la commune vont planifier prochainement.

Transformation agroalimentaires :500 unités prévues

Sous l’égide du ministère de l’Industrie et des Mines, un groupe de travail interministériel a élaboré une cartographie d’implantation des 500 unités de transformation agroalimentaires réparties sur l’ensemble du territoire national. Un mécanisme innovant de financement a été mis en place grâce à un partenariat MIM/FONGIP/FONSIS/BNDE qui a permis de doter un fonds de garantie du programme d’une ligne de crédit à un taux bonifié de 2,5 milliards FCFA à la BNDE, une offre de garantie à hauteur 70 % par le FONGIP, un taux d’intérêt de 6.5% pour une durée de 5 ans. Le ministère de l’Industrie et des Mines a contribué à hauteur de 500 millions FCFA de même que le FONGIP. A ce jour, sept (7) projets ont été agrées pour un volume de financement de 350 millions F CFA environ.

Domaine industriel de Sandiara : 10.000 emplois attendus

Ce parc est une illustration des retombées de l’Acte 3 de la Décentralisation qui vise à organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable. Le Parc Industriel de Sandiara a été attributaire par la commune d’un terrain de 50 hectares.

A la demande de la Commune de Sandiara, une convention de partenariat a été signée avec l’APROSI qui apportera son expérience à la création, et à la mise en oeuvre de cette zone industrielle.

Ce parc sera géré par une société de gestion où seront représentées les diverses parties prenantes : l’APROSI, la Commune de Sandiara et d’autres acteurs. Il est attendu un volume d’investissements de 60 milliards, la création de 10 000 emplois. D’ores et déjà, quelques entreprises sont déjà installées et ont commencé leurs activités.

Les travaux de terrassement du domaine industriel de Sandiara ont débuté le 22 novembre 2016.

  • Superficie :50 ha

  • Coût de l’aménagement :10 milliards de FCFA ;

  • Montant des investissements attendus:60 milliards ;

  • Nombre d’entreprises prévues :30 ;

  • Nombre d’emplois prévus :10 000 ;

  • 4 entreprises installées ;

  • 3 entreprises en cours d’installation ;

  • 9 réservataires.

  • Réalisation de l’usine de traitement des produits halieutiques de GOXXU MBATH

En appui aux actions engagées par le Gouvernement dans le domaine de la pêche, le ministère a assuré le financement des travaux de réalisation de l’usine de Goxxu Mbath. Outre la baisse de la pénibilité du travail des femmes de cette localité, cette usine offre l’occasion d’une gestion moderne et industrielle des activités de ces transformatrices.

  • Coût de l’investissement : 349 millions FCFA ;

  • Capacité de Production : 97000t/an ;

  • Chiffres d’affaires annuel : 11 mds ;

  • Emplois permanentes :600

Les attentes du Programme de Partenariat Pays SENEGAL - ONUDI (PCP-SEN)

Le Programme de Partenariat Pays signé avec l’ONUDI a été lancé en avril 2015 et le Sénégal a été choisi comme pays pilote avec l’Ethiopie dans le cadre de la nouvelle approche de cette Institution dénommée Développement Industriel Inclusif et Durable (DIID). Le PCP offre un cadre performant de mise en oeuvre du volet industrie du PSE, articulé autour de ses projets phares accompagnés de leurs volets complémentaires indispensables.

  • Plateformes industrielles intégrées qui visent l’accélération industrielle à travers 2 ou 3 plateformes industrielles de tailles significatives dans les sous-secteurs de l’agroalimentaire, du textile ou des matériaux de construction. Le premier parc est en cours de finition à Diamniadio ;

  • Parc industriel intégré qui vise la création d’un pôle manufacturier à haute valeur ajoutée. Il constituerait une démonstration de la capacité du pays à monter en gamme, facteur important à long terme pour attirer les investisseurs étrangers et retenir les talents; (le secteur d’activité choisi, fera l’objet d’une décision prochainement) ;

  • les agropoles conçus comme des plateformes pour l’industrie agro-alimentaire ;

  • les plateformes industrielles halieutiques, espaces de transformation des produits halieutiques.

Elaboration de la Lettre de Politique Sectorielle de Développement de l’Industrie (LPSD) :

En perspective de l’élaboration de la LPSD du secteur de l’Industrie, le ministère avait commandité auprès de l’Agence Nationale de Statistique et de la Démographie (ANSD) une étude sur l’état des lieux du secteur industriel et sur la compétitivité du secteur industriel. Les résultats de cette étude ont fait l’objet de deux ateliers de validation les 15 août 2016 et 10 mars 2017. Les conclusions ont, pour une bonne part, alimenté la LPSD du secteur de l’Industrie qui vient d’être finalisée.

Agence Sénégalaise pour la Propriété Industrielle et l’Innovation Technologique (ASPIT) : Les actions de l’agence portent essentiellement sur :

  • l’ organisation du Grand Prix du Chef de l’Etat en 2015 pour la Promotion de l’Innovation et de la Technologie,

  • la mise en place de la Commission Nationale de Coordination et de Développement de la Propriété Intellectuelle,

  • la tenue à Dakar de la Conférence ministérielle de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle,

  • la signature de l’Accord de Siège de l’OAPI,

  • le lancement d’un centre-relais à l’Université Assane SECK de Ziguinchor,

  • la distribution à des groupements de femmes en Casamance de deux prototypes

  • de four à combustible biogaz.

  • l’acquisition de l’immeuble de l’OAPI en 2015 devant abriter le Siège du Centre de Documentation en Propriété Intellectuelle (CDPI) sur financement de l’Organisation Africaine pour un coût total de 470 millions de Fcfa ; réceptionné en 2016 ;

  • la diffusion sur une large échelle de prototypes pour les fours, les moulins et les semoirs, entre autres ;

  • la poursuite des actions de soutien aux inventeurs

  • l’organisation de cinq (5) ateliers de formation sur l’importance des Indications géographiques dans la région naturelle de Casamance (Oussouye, Ziguinchor, Sédhiou et Kolda) l’organisation d’ateliers de sensibilisation et de formation sur l’importance et les opportunités liées à la Propriété Intellectuelle ;

  • l’installation de centres d’appui à la technologie et à l’Innovation dans les universités, instituts de recherche et écoles de formation technique ;

  • le projet de «valorisation des rejets miniers et carrières ; caractérisation, formulation de matériaux nouveaux pour la construction », financé par l’Organisation Africaine pour la Propriété Intellectuelle (OAPI) et mené par l’Institut des Sciences de la Terre (IST) de l’Université Cheikh Anta DIOP pour un montant de 25 millions de F CFA ;

  • les deux projets de recherche de l’Incubateur INODEV de l’ESP/UCAD sur la «mise en place d’unité de production sérielle d’aérogénérateurs de petites puissances destinées à l’électrification rurale décentralisée et exhaure d’eau» pour un montant de 24 millions trois cent soixante mille ; et la mise au point d’un engrais pour un montant de plus de  20 millions de F CFA.

Association Sénégalaise de Normalisation (ASN)

De 2012 à nos jours, 216 normes ont été élaborées et publiées-tous secteurs confondus dont une douzaine d'applications obligatoires et relatives aux huiles comestibles, lampes basse consommation et fer à béton. Il s’y ajoute la mise en place d’un système de certification de conformité aux normes des produits; la mise en place d’un comité technique sur la médecine traditionnelle et le lancement de la 3ème phase du programme SYSTEME QUALITE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST financé par l’Union Européenne à hauteur de 12 millions d’euros. Par ailleurs, une réflexion est en cours pour la création d’une structure nationale de métrologie.

Plan Stratégique de Développement (PSD) : quatre axes prioritaires

Couvrant la période 2017–2021, ce plan est décliné autour de quatre axes stratégiques majeurs: l’Amélioration du cadre institutionnel de l’Agence ; l’Amélioration de la Gouvernance et de la gestion de l’Agence ; le Développement du Portefeuille d’activités et des zones d’intervention et la mise en place d’un guichet sous forme de fonds revolving. A la suite du Plan Stratégique de Développement, un contrat de performance 2017 – 2019 a été élaboré.